Il y a maintenant 6 ans que quelques convaincus, habitants des Pierres Dorées, ont décidé de produire ici même, là où ils habitent, une partie de l’électricité qu’ils consomment.
C’est chose faite. Cevidorées est maintenant en phase d’exploitation : les 3200 m² de panneaux répartis sur nos 15 installations produisent à plein et nous injectons chaque jour sur le réseau en moyenne 2000 kWh d’électricité locale et non polluante.
Le contrat de départ est rempli et on pourrait s’arrêter là.
On pourrait s’arrêter là d’autant plus que, au fil des ans, le photovoltaïque se démocratise : peut-être avons-nous (un peu) contribué à faire mieux connaître cette manière simple de produire son énergie et à donner envie. Toujours est-il que de plus en plus de foyers ou de collectivités s’équipent par eux-mêmes, sans le recours à un collectif comme le nôtre.
On pourrait s’arrêter là et pourtant on continue !
D’abord, il faut assurer le suivi et la maintenance de nos installations. Ce n’est pas rien, parce qu’un incident, une panne, un disjoncteur qui saute… ça veut dire une perte de production et donc une perte de ressources. On ne peut pas trop se le permettre.
Ensuite, nous continuons à croire que ce principe du « tiers investisseur » reste intéressant : Cevidorées investit à la place du propriétaire de la toiture, se rembourse en exploitant l’installation pendant 20 ans, puis rétrocède gratuitement l’installation au propriétaire en fin de contrat. Nous sommes toujours sollicités pour le faire et une nouvelle installation à Sainte Paule pourrait voir le jour dans les prochains mois. Et d’ailleurs, il n’y pas que pour le photovoltaïque que ce principe du tiers investisseur peut fonctionner. Nous regardons de près d’autres domaines d’application.
Autre élément ensuite : l’autoconsommation collective. La règlementation nous autorise maintenant à vendre notre production à nos voisins plutôt qu’à EDF. C’est ça aussi l’«énergie citoyenne » : sortir de sa dépendance exclusive aux grands équipements centralisés pour privilégier la production locale et ainsi limiter les investissements et pertes liés au transport de l’énergie, tout en garantissant des prix plus modestes et plus stables pour les consommateurs.
Cevidorées a mis en service une première boucle d’Autoconsommation collective à Anse. Une seconde, nettement plus importante, est en cours de montage sur Val d’Oingt et sa région.
Mieux produire, distribuer localement, conduire ensemble ce type de projet d’envergure, sensibiliser grands et petits (nous intervenons de plus en plus dans les écoles des Pierres Dorées)… c’est la recette de la « transition énergétique » façon Cevidorées et c’est aussi – et peut-être surtout – notre manière de bien vivre les uns à côté des autres en Pierres Dorées.
Bernard Lemaignan
